Quatre concepts d’avenir pour le bâtiment ?

Infrastructures

En octobre 2020, Tor Inge Hjemdal, le PDG de Design and Architecture Norway (DOGA), un bureau d’études pour la conception et l’architecture, a présenté les résultats des entretiens menés avec des professionnels du BTP. Quatre nouveaux concepts innovants en découlent. La question principale posée était simple : et si l’on construisait différemment, non plus pour […]

En octobre 2020, Tor Inge Hjemdal, le PDG de Design and Architecture Norway (DOGA), un bureau d’études pour la conception et l’architecture, a présenté les résultats des entretiens menés avec des professionnels du BTP. Quatre nouveaux concepts innovants en découlent.

La question principale posée était simple : et si l’on construisait différemment, non plus pour posséder, exploiter puis démolir, mais pour favoriser le vivre-ensemble, optimiser la qualité et transformer, plutôt que jeter ?

Les quatre nouvelles formules de construction prometteuses présentées par DOGA pourraient avoir un avenir plus ou moins immédiat.

Leasing : on pourrait transformer des produits en service à travers un système, non plus de vente globale d’une construction, mais de leasing ou de location-bail. En louant des éléments dont la durée de vie est en principe inférieure à celle du bâtiment (par exemple, l’éclairage ou l’ascenseur), on se focalise sur la qualité et la durée de vie des équipements et des matériaux plutôt que sur les relations fournisseur-propriétaire.

Licence : le travail sous licence permettrait d’acquérir des concepts ou éléments (par exemple un escalier) qui existent déjà, puis de les adapter au projet en cours afin d’offrir une solution à la fois nouvelle, fonctionnelle et moins coûteuse.

Réutilisation/recyclage : la conception pourrait d’emblée prendre en compte la réutilisation et le recyclage dans l’ensemble des process : le bâtiment lui-même, mais aussi les matériaux, les équipements, le transport, voire les méthodes de production.

Propriété partagée : enfin, l’on renforcerait sans doute la vocation sociale d’un bâtiment à travers un système de coopération et de propriété conjointe (donc pas seulement l’addition de propriétaires et de propriétés). Ce faisant, on s’intéressait plus à l’impact d’un bâtiment sur le milieu social qu’à la construction comme fin en soi.

Les propositions de DOGA rentrent parfaitement dans les réflexions actuelles sur l’avenir de la construction, qui doit faire face aux quatre grands enjeux liés entre eux : le changement climatique (comment rendre les bâtiments vivables face à l’augmentation des températures ?), la décarbonisation (comment construire sans aggraver le changement climatique ?), l’épuisement des ressources (comment réutiliser l’existant pour faire face à l’épuisement du sable, par exemple ?), la croissance démographique des villes (comment abriter la population grandissante tout en prenant en compte les trois facteurs précédents ?).

Les réponses et les solutions sont nombreuses, mais l’approche de DOGA est intéressante car elle réfléchit aussi en termes de business model, pas uniquement en termes de solutions individuelles. Son travail s’insère dans un cadre norvégien particulièrement favorable à ce type de réflexion, qui peut être une source d’inspiration et de collaboration sur les infrastructures de demain.